C'est tout naturellement que ce post sur la danse s'est créé ! La danse a toujours fait partie de ma vie, elle m'a grandement appris sur l'étude du corps et durant tout mon apprentissage ostéopathique :comment placer son propre corps par rapport au patient, comment tester
un patient sans se faire mal, comment faire "corps" avec son patient et
prendre le rythme de ce dernier ... L'harmonie des mouvements , la prise en compte global du corps sont deux des principes fondamentaux en ostéopathie et en danse ! De nombreux parallèles peuvent être fait entre ces deux disciplines. J'aime particulièrement travailler avec les danseurs car ils ont une connaissance très fine de leur corps et sont très réceptifs et à l'écoute lors des séances d'ostéopathie. Plutôt que vous faire un cours de biomécanique et d'anatomie , je préfère vous faire partager mon expérience auprès d'Alexia , amie et patiente depuis toujours ! Je la remercie de nous faire partager aujourd'hui son expérience professionnelle et sa vision de l'ostéopathie.
Alexia, peux tu te présenter à nos lecteurs ?
J’ai aujourd’hui 33 ans et suis maman de deux garçons de 4 et 6 ans. Je travaille dans le milieu artistique plus particulièrement celui de la danse à travers l’enseignement et la création chorégraphique. Mon parcours de danseuse m’a permis de découvrir différentes formes artistiques, il m’a permis de rencontrer énormément de monde et par conséquent a fait de moi une personne assez ouverte. J’ai la chance d’avoir un métier passionnant et de pouvoir en vivre. Je suis aujourd’hui professeur de danse diplômée d’Etat et dispense des cours de danse classique , contemporaine et des cours de Pilates.
Quand et comment la danse est-elle entrée dans ta vie ?
J’ai commencé la
danse à l’âge de 6 ans et je n’ai dès lors jamais cessé de danser ! J’ai
débuté par l’apprentissage de la danse classique dans la ville de Saint
Etienne puis je me suis rapidement orientée à l’adolescence vers la
danse contemporaine qui m’offrait plus de liberté. Je crois que la danse
m’a toujours plu. Elle a toujours été pour moi un moyen de communication
fort et une manière de libérer une grande timidité. Même si la danse
demande un travail immense et une rigueur absolue , elle a toujours été
pour moi une échappatoire , un moyen d’accéder à la liberté…
Quel est ton parcours professionnel ?
Après
avoir obtenu mon baccalauréat , j’ai souhaité poursuivre une carrière
artistique. J’ai donc passé de nombreuses auditions dans des grandes
écoles de danse et ai été reçue à EPSEDANSE à Montpellier où j’ai passé
deux ans. J’y ai reçu un enseignement poussé avec 6 à 8 heures de danse
chaque jour dans différentes disciplines. J’ai obtenu mon examen
d’aptitude technique en danse contemporaine à l’issue de ces deux années
de formation. Je suis ensuite revenue sur la région stéphanoise et ai
été engagée dans la compagnie Résonance
de Kada Ghodbane
où j’ai dansé
deux ans. J’ai eu la chance de travailler en collaboration avec la
compagnie « Ballets Jazz Art »
de Raza Hammadi. Parallèlement, j’ai
continué à étudier pour pouvoir obtenir mon Diplôme d’Etat de professeur
de danse. L’enseignement est alors venu prendre une grande place
dans ma vie. J’ai appris à développer une lecture du corps de mes élèves
pour pouvoir leur apporter des outils de travail et leur donner des
corrections claires sur leur posture, leur façon d’appréhender les
difficultés techniques , les qualités de corps. J’ai aussi appris à
utiliser des outils pédagogiques pour pouvoir travailler aussi bien avec
des adultes qu’avec des enfants de 4 ans. Aujourd’hui , je me lance
dans une nouvelle aventure chorégraphique en créant ma compagnie
professionnelle: la compagnie Corps à Corps
vient de voir le jour et
annonce, je l’espère, de belles choses en perspective….
Peux-tu nous décrire une de tes semaines type?
Je
danse environ entre 25 à 30 heures par semaines reparties sur 6 jours
soit environs 5 heures par jour. Ayant un emploi du temps décalé, on
peut dire que mes journées sont scindées en deux parties . Je m’occupe
de mes enfants sur la première partie de la journée puis la seconde
partie est consacrée à la préparation de mes cours ainsi qu’aux cours
proprement dits. Mes cours ne commencent qu’en fin de journée à partir de
17 heures et se terminent relativement tard vers 22 heures . Seule ma
journée du mercredi est une « journée complète ». Il s’agit de
semaines où le rythme de travail est intense. Il nécessite une bonne
forme physique et d’avoir un corps en parfaite santé.
Quelle place accordes-tu à ton corps et ton hygiène de vie ?
En
étant danseur, nous avons une perception très fine du corps et de ce
qu’il s’y passe. Nous devons absolument être à son écoute. Il s’agit de
notre principal outil de travail. Même malade ou blessée , je dois
danser. C’est parfois difficile pour des personnes plus sédentaires
d’imaginer l’énergie dépensée par le corps sur 4-5 heures de cours.
C’est un réel engagement physique. Le corps est en action en permanence.
C’est
pour toutes ces raisons que j’apporte une attention particulière à
donner les meilleures chances à mon organisme d’être en pleine santé. Je
mange sainement, des produits de qualité majoritairement bio. Je suis
assez ouverte aux médecines homéopathiques, naturelles qui pour moi sont
parfois de très bonnes alternatives aux médecines allopathiques.
Quand as-tu connu l’ostéopathie ? A quelle fréquence ressens-tu le besoin de faire une séance?
J’ai
eu recours à l’ostéopathie assez jeune (14-15 ans peut-être pour les
premières fois). L’ostéopathie est pour moi une nécessité à cause de mon
travail. Dès que je sens que mon corps est en souffrance ou qu’il ne
réagit pas comme il le ferait habituellement , je consulte un
ostéopathe. En moyenne, je consulte 3 - 4 fois par an mais cela peut
être plus fréquent si je suis amenée à soigner une blessure par exemple. Mon ostéopathe est d’ailleurs la première personne que je consulte pour
une blessure. Dans un deuxième temps s’il s’avère nécessaire, je
consulte un médecin . Je pense qu’il est essentiel de consulter au moins
deux fois par an au minimum .
Qu’est ce que l’ostéopathie t’apporte dans la pratique de la danse?
L’ostéopathie
m’apporte un soutien et me permet de soulager et guérir les blessures ,
de les prévenir parfois. Elle permet aussi de continuer à développer
une perception fine de ce qu’il se passe dans le corps . Il n’est pas
rare que j’explique en début de séance mes perceptions sur des tensions ,
des douleurs. Elle aide à soulager des douleurs musculaires, des
douleurs articulaires, à rééquilibrer les tensions . Elle apporte aussi
des réponses plus viscérales parfois quand cela est nécessaire. Je
trouve d’ailleurs qu’il est important de trouver un ostéopathe qui allie
le structurel et le viscéral.
Quels sont tes projets futurs ?
J’aimerais
pouvoir développer ma compagnie en rendant la danse contemporaine
encore plus accessible. Elle souffre encore de nombreux préjugés et je
souhaiterais pouvoir les faire tomber. Je prépare ma première création
qui traitera des émotions humaines. Son titre « AFFEKT »
, issu de la
ligue germanique, signifie « pulsion »
. Dans cette pièce nous traversons
les émotions , nous agissons sous leur emprise … Nous nous interrogeons
sur le fait qu’aujourd’hui nous ne laissons plus nos émotions réagir,
nous sommes dans la retenue… Cela nous nuit-il? Cela ne nous emmène pas
vers la mécanisation des émotions, vers une déhumanisation? Grâce à
cette nouvelle étape de création artistique je souhaite aller plus loin
dans mes démarches de danseuse. Je souhaite transmettre autre chose. Parallèlement
, je souhaite continuer d’enseigner et de transmettre la danse, son
histoire … et évidemment de danser le plus longtemps possible tant que
mon corps le permettra !